11 mars 2011

Amnesia : The Dark Descent

Test PC :

Par Shinobi
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genre : survival-laxatif
support : pc
prix : 15€ 

On a pu remarquer que les survival-horror ont tendance à s'orienter plus vers l'action ces derniers temps, perdant un peu de leur "horror" pour gagner en "SHPLAF-TRIPAILLES-CHPLEUURG". C'est le cas des Resident Evil désormais ou encore de Dead Space qui le font très bien. Mais là où Visceral Games ou Capcom pondent de beaux jeux qui font frissonner entre deux gunfights, les gars de Frictional Games nous offrent de la Peur, la vraie. Celle qui fait trembler, transpirer et mouiller son slip.

LA FROUSSE AUX TROUSSES. Prusse, XIXème siècle. Vous vous réveillez péniblement au milieu d'un couloir sombre et humide. Vous n'avez aucune idée de l'endroit où vous vous trouvez ni de la raison pour laquelle vous êtes ici. Les premières minutes d'exploration semblent vous indiquer qu'il s'agit d'un château abandonné, à en juger l'épaisse couche de poussière et de crasse qui recouvre le mobilier. Votre progression est pénible, vous titubez, trébuchez et votre souffle est court. Sans compter cet étrange sentiment d'être suivi par quelque chose...Vous trouvez une lettre écrite par vous-même, peut-être quelques instants avant votre perte de conscience, et elle s'adresse directement à vous, Daniel.

traditionnellement les statues ont le kiki à l'air
IN THE MOOD FOR LOVECRAFT. Contre toute attente on y apprend que Daniel a perdu la mémoire après s'être ingurgité une potion d'effacement mnésique, et devinez quoi, il va falloir entamer une descente sombre dans ledit château. Mais trêves de facéties, car l'histoire d'Amnesia : The Dark Descent est passionnante. L'équipe de Frictional Games a décidé d'abandonner les laboratoires gelés de Penumbra pour fricoter avec un univers encore plus sympathique puisqu'il s'inspire directement des œuvres de Lovecraft. Les connaisseurs ne seront pas trop dépaysés par les lieux à visiter, cela va de la bibliothèque poussiéreuse à la cave à vin inondée en passant par une ancienne prison ou des égouts. 
La progression est assez linéaire, avec quelques petits aller-retour à effectuer par moment, mais jamais l'on s'ennuie. Le désir (malsain) de continuer à s'enfoncer toujours plus dans les entrailles du manoir n'est pas seulement un choix, c'est une obligation. Car vous savez que derrière vous, dans l'ombre, quelque chose vous poursuit.

TROUVER OBJET CACHé. L'histoire d'Amnesia se révèle être captivante grâce à sa narration très réussie. A l'instar d'une partie de Cthulhu, vous devrez explorer et fouiller chaque pièce du château afin de trouver les documents faisant évoluer l'intrigue. Ceux-ci peuvent être sous forme de notes, lettres ou consignes brillamment rédigées; et sur ce point la traduction est tout à fait à la hauteur : chaque papier donne envie d'être lu en entier, le tout donnant chaque fois plus d'ampleur à l'univers et aux personnages.
Bien sûr les pages du journal intime de Daniel et autres documents majeurs sont dotés d'excellents doublages, rendant la lecture encore plus agréable et immersive.

Et puisque l'on parle d'immersion, celle-ci est parfaitement accomplie par le gameplay qui la soutient. Rien n'a bougé depuis Penumbra : vue à la 1ère personne, HUD inexistant, juste une main qui apparaît de temps en temps lorsque l'on passe la souris sur les éléments interactifs. Globalement il faudra ramasser divers objets et les combiner correctement dans l'inventaire.
" A droite, les toilettes c'est la porte à droite, Daniel !"
Le gameplay mêle alors FPS et point & clic puisque le joueur doit mimer chaque mouvement avec son mulot. Pas de touche pour ouvrir une trappe, vous devrez la saisir et imiter le geste pour la soulever. On ressent alors toute la physique des objets et on se sent totalement impliqué dans l'univers. C'est très jouissif de faire valdinguer tous les objets d'une étagère ou d'ouvrir des tiroirs d'un mouvement de bras et non en pressant une touche. Comment ouvrirez-vous telle porte ? Par à-coups prudents, faisant augmenter l'angoisse de découvrir ce qui se cache derrière petit à petit, ou à la bourrine, vous laissant (si c'est le cas) l'air bien con fasse à ce qui vous attendait ?
A vous de voir, de toute façon vous ne ferez plus les malins quand, pris de panique, vous n'arriverez pas à ouvrir une porte alors qu'un monstre vous court après avec un rire à vous glacer le sang.

Préparez des sous-vêtements de rechange pour ce passage
SAN CHECK PLZ. "C'est très sympa tout ça, mais moi je suis venu là pour chialer mes couilles, quand est-ce qu'il fout les miquettes ton jeu ?". J'allais y venir justement. Amnesia met tout en œuvre pour que le joueur ait peur. Pas un sursaut de temps en temps dû à des effets de surprise. Non, de la bonne grosse peur qui tâche, celle qui tétanise, que l'on prie pour qu'elle cesse, celle qui oppresse.
Tout d'abord n'espérez pas trouver d'armes sur votre chemin, il n'y en a aucune. Votre seul moyen de défense  en cas de rencontre sera de vous planquer dans un coin, recroquevillé en chialant comme une fillette en priant pour que la créature ne vous trouve pas. Un bisou, un croissant tout chaud et ça repart ? Pas vraiment. Comme dans Cthulhu, Amnesia implante un système de santé mentale.
En effet, dans votre inventaire vous trouverez naturellement un indicateur de santé physique mais également un mignon cervelet et sa colonne vertébrale indiquant votre état mental. Daniel étant aussi courageux qu'une pucelle se baladant seule de nuit près des docks du Havre, il faudra donc prendre soin de ne pas trop choquer le bout de choux.

Plus sérieusement, les environnements traversés étant très sombres, il faudra gérer rationnellement votre réserve d'huile pour votre lampe. Celle-ci sert bien évidemment à éclairer votre chemin, mais aussi et surtout à calmer Daniel qui commence à paniquer lors d'une trop longue excursion effectuée dans le noir. Plus la santé mentale de Daniel se détériore (et celle du joueur par la même occasion), plus le personnage est enclin aux hallucinations ou autres effets n'aidant en rien à la progression.


Restez dans l'obscurité dans un vieux donjon où les râles d'un monstre retentissent au loin et Daniel fera dans son froc. Sa vue se troublera, sa respiration sera plus pénible et vous entendrez ses tempes battre au fur et à mesure. Epiez un monstre ne serait-ce qu'une seconde de trop et Daniel paniquera au point de frôler la crise de tétanie tandis que le cœur du joueur aura déjà fricoté avec sa pomme d'Adam depuis bien longtemps.
Vous l'aurez compris, le contexte portant l'horreur a un niveau difficilement surmontable, ce système d'équilibre mental l'élève à son summum. On est de ce fait constamment tourmenté par les choix à effectuer : dois-je allumer ma lampe et ainsi élever les chances de me faire repérer ou dois-je économiser mon huile, véritable or translucide au risque de devenir un peu plus fou à la sortie de ce couloir ? Cela ne dépendra que de vos nerfs.

Le plus difficile, c'est de vouloir sortir du placard.
NYARLATHOTEP M'EN CINQ. Peu de choses ont bougées depuis Penumbra. On reprend les mêmes mais en mieux. En beaucoup mieux. Malgré un moteur graphique qui paraît un peu à la masse (et qui bouffe en plus pas mal de ressources), l'ambiance qu'elle soit visuelle ou sonore est une vraie réussite. Les environnements sont oppressants à souhaits et le rendu sonore n'aura de cesse de tourmenter le joueur. Le simple fait de repenser au râle de cette horrible créature me glace le sang. Quant à son rire...
Pourtant tout n'est pas parfait. Le jeu est scripté à mort, tel évènement se produira lorsqu'il sera déclenché et malheureusement il en va de même pour les monstres. Mais ne faites pas l'erreur d'être trop confiants, certains effectuent des rondes. Et croyez-moi, vous ne voulez pas les croiser.
Les développeurs sont clairs lors du lancement d'une nouvelle partie :  Amnesia est une expérience, un vecteur d'émotions, une ambiance dévorante. Un met délicieux se savoure et pour cela il convient de se mettre dans les conditions adéquates. J'insiste sur ce point car c'est très important : je vous conseille vivement d'éteindre les lumières et de fermer les stores; montez le son (un casque est parfait) et plongez corps et âme dans le monde d'Amnesia. Vous ne le regretterez pas...ou peut-être que si justement.

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CONCLUSION :
Un background captivant, une ambiance visuelle et sonore parfaite, une immersion presque trop soignée, Amnesia : The Dark Descent est un survival ultime et une œuvre marquante pour qui aura le courage d'en venir à bout. Extrêmement malsain, il constitue toutefois une expérience éprouvante pour le joueur. Dommage que les scripts se fasse ressentir par moments, ce qui nuit un peu à la rejouabilité du soft. Quoique, il y a bien 3 fins différentes mais aurez-vous le courage de les obtenir ?

NOTE : 9/10
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